D’où vient le corossol ?
Les Rimed’razye ou – en langage vernaculaire – les pharmacopées locales des Caraïbes se nourrissent d’une flore très diversifiée dont la majorité des vertus nous sont encore majoritairement inconnues.
Un fruit en particulier semble occuper une importance centrale dans les médecines traditionnelles et certaines études préliminaires tendent à montrer que ce rôle est loin d’être anodin. Ce fruit est le corossol.
Le Corossol est connu sous de nombreuses appellations selon les cultures et les langues. Graviola, Guanabana, Soursop.
Son histoire est assez méconnue mais on s’accorde tout du moins à dire qu’il est originaire d’Amérique du sud et qu’il a fait l’objet d’une importation tardive par les européens (en particulier via les routes commerciales hollandaises) qui l’ont ensuite amené jusqu’en Asie.
Ce fruit présente une couleur verte qui ressemble à celle des avocats qui ne sont pas encore arrivés à maturité. Son écorce est couverte d’épines souples et sa chair est onctueuse lorsque le fruit est mûr.
Il arrive parfois qu’on le confonde avec le fruit du Jacquier.
L’arbre à Corossol, Annona muricata, est parfois lui-même désigné par l’appellation corossol, ce qui peut porter à confusion. Il se trouve principalement en région amazonienne et en particulier au brésil.
Le Corossolier est relativement petit (3 à 10 mètres de haut) comparé à la taille de ses fruits qui peut atteindre 30 centimètres de long. L’arbre en fruit peut ainsi créer un effet visuel disproportionné assez amusant chez les non-initiés.
Consommation courante du fruit Corossol
Son utilisation gastronomique est relativement peu développée, on le trouve au mieux sous la forme de sorbets ou même parfois de gratins. Mais de façon générale, le corossol est consommé tel quel dans les régions d’où il est natif.
Sa saveur est généralement décrite comme un mélange de fraise et d’ananas avec une dominante acide rappelant le citrus. Son originalité gustative vient du fait que ces saveurs contrastent agréablement avec une texture crémeuse qui évoque la chair de noix de coco et de la banane.
En Europe on le rencontre régulièrement sous la forme de jus de corossol ou de sirop, comme pour l’essentiel des fruits exotiques. Cette utilisation a largement été répandue par le biais de l’industrie agro-alimentaire.
Il est avant tout très apprécié pour sa saveur acidulée et douce en dépit d’une odeur parfois jugée entêtante. Attention toutefois, comme la majorité des fruits exotiques, le fruit du graviola est assez riche en fructose et il ne faut pas en abuser.
Où acheter du corossol ?
En ce qui concerne le fruit en lui-même, il est rarissime de le trouver en grande surface. On le trouve parfois dans certaines enseignes asiatiques. Des magasins proposant des produits d’importation malaisienne ou vietnamienne auront le plus de chances d’en vendre.
C’est surtout dans les boutiques spécialisées qu’on aura le plus de chances de le rencontrer. Faute de quoi, il reste toujours plus facile d’acheter du corossol sous la forme de jus, même si cette forme ne fait pas honneur à sa texture particulière.
Il faut noter que ses différents principes actifs se retrouvent également dans les feuilles, les graines ou même l’écorce du corossol qui peuvent eux-aussi se consommer de différentes façon (infusions, voire parfois en cuisine).
Si vous ne parvenez pas à vous procurer le fruit, ces options peuvent également faire l’affaire. En prime, les tisanes de feuilles de corossol sont vraiment relaxantes.
A défaut de s’en procurer, il est carrément possible d’en faire pousser soi-même. Ce sera d’ailleurs la seul manière de continuer à consommer en circuit court ! L’arbre à corossol peut en effet survivre sans serre à des températures supérieures à 6°C et peut s’accommoder de sols relativement pauvres à condition d’avoir un taux d’humidité assez important.
Son exploitation en climat continental ou tempéré n’est pas des plus simples, mais elle demeure néanmoins possible avec relativement peu d’expérience en botanique (privilégier la permaculture pour ce type de culture.
Les bienfaits du fruit du Graviola
Aujourd’hui, il est aussi l’objet de vastes spéculations d’ordre médical. On lui prête en effet de nombreuses vertus thérapeutiques dont certaines sont encore sujettes à caution.
Le fruit d’Annona muricata, son écorce, ses fleurs et ses graines sont utilisés depuis plusieurs siècles en Amérique du Sud et en Afrique pour apaiser un large éventail de symptômes. Dans son utilisation traditionnelle, il sert de relaxant voire même de somnifère.
Il est courant d’en donner aux enfants comme apaisant. Pathologies cardiaques, douleurs articulaires, maladies parasitaires, troubles digestifs.
La liste est longue et l’essentiel des analyses ont démontré que les principes actifs du Corossol sont loin d’être dénués d’intérêts pour la santé humaine, même lorsqu’il est consommé à l’état naturel.
Il est par exemple avéré que le fruit du graviola va accélérer la guérison des symptômes de l’herpès.
Ces dernières années, les applications du corossol dans le domaine pharmaceutique se sont inexorablement élargies jusqu’à en déborder sur le marché des produits cosmétique.
On retrouve ainsi certains principes actifs du corossol dans des shampoings naturels anti-poux et dans de nombreuses crèmes pour la peau.
L’essor du corossol s’est poursuivi jusqu’au moment où s’est posé la question de son éventuelle utilité dans les traitements des cancers. A partir de là, les enjeux ont complètement été redistribués.
Le corossol, un fruit contre le cancer ?
La cause principale de ce nouvel engouement est une acétogénine (composé induisant un principe actif) bien particulière : l’annonacine.
C’est un euphémisme de dire que cette substance biochimique est prometteuse puisqu’elle a donné des résultats, cette fois mesurables et concrets, contre les plasmodiums (vecteurs du paludisme), de nombreuses pathologies virales et microbiennes ainsi que des infections cutanées.
Plus important encore, employée comme complément botanique aux traitements habituels, l’annonacine a même montré des effets positifs imputables dans le traitement de certains patients souffrants de cancers. Ces découvertes relativement récentes n’ont pas manqué de susciter un regain d’intérêt pour le Corossol, naturellement riche en annonacine.
Les plus optimistes sont allés jusqu’à proposer des chiffres étonnants, affirmant que les principes actifs du Corossol seraient jusqu’à 10.000 fois plus efficaces que la chimiothérapie dans quelques cas particuliers.
L’idée sous-jacente est qu’à la différence des chimiothérapies, les propriétés de l’annonacine lui permettraient de s’attaquer aux cellules cancéreuses sans toutefois nuire aux cellules saines.
Ces chiffres ont naturellement été tempérés par les pontes de la recherche médicale, nuançant qu’il est encore trop tôt pour affirmer quoique ce soit de façon définitive.
A ce titre, le centre de recherche du Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York a même classé le corossol comme ayant des « purported uses » (usages prétendus) anti cancer (tout comme le thé).
Cette appellation, qui nous rappelle à quel point les recherches médicales peuvent aborder certains sujets avec des pincettes, signifie simplement que les données sont encore insuffisantes pour trancher.
En revanche, ce qu’on sait de façon sûre aujourd’hui, c’est que des extraits de graviola ont effectivement été utilisés dans des conditions de laboratoire pour tuer des cellules cancéreuses de foie et de sein qui résistaient même à la chimiothérapie.
Ces premiers résultats sont donc déjà extrêmement engageants. Néanmoins, aucun test prolongé et à grande échelle n’a été réalisé à ce jour sur les humains et nous ne connaissons pas encore toutes les inconnues dans cette équation biologique.
On ne sait donc pas encore avec certitude si oui ou non, le corossol est effectivement le fruit qui guérit le cancer. La réponse sera probablement un entre-deux entre les différentes propositions avancées.
Il est déjà raisonnable de penser qu’une consommation modérée de corossol a de bonnes probabilités de créer des conditions favorables pour la santé, autant comme préventif que comme curatif. Et ce, au même titre que de nombreux aliments comme l’ail, les choux et les antioxydants en général.
Il ne reste qu’à espérer que la recherche ne délaisse pas ce sujet prometteur et que les analyses soient en mesure de faire la part des choses entre :
- d’une part, les intérêts privés du marché pharmaceutique (ce n’est un secret pour personne que les traitements type chimiothérapie sont une rente formidable pour les laboratoires)
- d’autre part l’empressement exagéré de certains acteurs indépendants à sur-considérer ses promesses en vue d’anticiper des possibilités d’investissement.
Comment utiliser les bienfaits du corossol aujourd’hui ?
Comme pour n’importe quel autre principe actif, le métabolisme de chacun va être plus ou moins réceptif et la meilleure des solutions pour se forger une opinion en attendant les délibérations finales, reste d’abord d’essayer à petite dose et de voir les résultats.
Au pire des cas, vous aurez mangé un de vos 5 fruits et légumes par jour et vous aurez fait une découverte culinaire intéressante. Le risque est donc tout à fait acceptable de ce point de vue !
Vous pourrez trouver les principes actifs du corossol dans le fruit lui-même, dans ses feuilles, dans ses graines, son écorce.
On les trouve également déjà sous la forme de gélules qui en contiennent les extraits principaux ou parfois même en poudre (à consommer oralement, cela va de soi !).
Pendant que les professionnels délibèrent, pourquoi ne pas se laisser rêver à un futur ou une alimentation saine suffirait à faire table rase de nos enjeux sanitaires ?
Il va sans dire que cette méditation rassurante sera idéale pour accompagner un jus de corossol frais pour les beaux jours.
Un grand merci pour la diffusion de votre article très prometteuse,nous restons a l’écoute des nouvelles
informations a ce sujet;
Les effets anti cancer du corossol ont été publiés vers 1970,et puis,plus rien!C’est suspect quand on sait que l’industrie pharmaceutique a les arguments sonnants et trébuchants pour faire taire ce qui pourrait lui nuire;quand on sait que la chimio mortifère et totalement inefficace est sa poule aux oeufs d’or!
Je faisais des selles noires depuis un long moment quelque soit ce que je mangeais. Mais voilà que, habituel consommateur de fruits, j’ai eu une envie du corossol. Ça faisait 10 ans que je n’en avais plus consommé. Surprise, le lendemain mes selles étaient jaune couleur normale d’avant!!!